jeudi 15 juillet 2010

Un peu d’oxygène.

Un peu d’oxygène

Pardon, je me suis permis de m’étaler dans la véranda devant la rivière des pluies, en attendant que l’orage passe. Evidemment, j’ai laissé la trace de mes bottes crottées tout partout et l’Oxygène trouvera que je ne manque pas d’air. Je suis encore plus long ici que chez Akynou, c'est peu de le dire. Je leur permets de me chasser de leurs terres, et je m’installe donc chez moi où je vais m’étaler tout mon saoûl en ne dérangeant que ceux qui viendront. Je vais me recopier chez moi-même et me contempler dans mon miroir magique.

Pouf pouf. Comment vais-je trouver un titre ? Pour un texte long, un titre long ira bien, à l’ancienne.

Où il est question d’un président qui cause dans le poste pour éteindre des incendies allumés par lui-même.

Oui, c’est le titre.

Le bonhomme m'insupporte au delà de l'imaginable, et jamais je n'aurais pensé qu'un homme politique puisse à ce point m'insupporter. Pourtant, des insupportables il y en eut dans ma vie, et pas seulement à droite d'ailleurs, ne confondons pas allergie et pensée.

Malgré tout, ils furent plus nombreux à droite qu'à gauche à m'insupporter, quand même. La pensée parfois contribue à l'allergie, et lycée de Versailles.

Mais à ce point, je ne vois guère que Raymond Marcellin. Et encore, il n'a pas dépassé le stade de ministre de l'Intérieur. J'ai la fibre démocratique et héraclitéenne trop chevillée au corps pour me laisser aller à un épiderme trop chatouilleux : le nécessaire débat, l'indispensable combat, sont seuls gages de santé de la cité, et pour débattre et combattre il faut bien des combattants.

Mais là, vraiment, et surtout depuis la catastrophe des élections de 2007 (juste conclusion de l'erreur fatale du non de gauche au référendoume de 2005), le triste sire m'insupporte. C'est pourquoi je me suis forcé à l'écouter l'autre soir. Enfin, c'est 'Aliénor qui m'a forcé. Et comme il fallait bien manger, on a fait plateau télé devant Sarko.

Je deviens long. Je continue.

Il ne m'a même pas énervé, et j'ai pu tout manger sans aigreur d'estomac. Il faut dire que le poulet froid était bio et parfaitement cuit, et la mayo faite main.

Evidemment droit dans ses bottes et tout en retenue sur-jouée, selon le même principe que lors de son débat avec Ségolène. Plan "com" parfait, pas de grandes indignation, pas de k*ärcher, pas de mot trop haut. Juste une pratique de l'interpellation vers Monsieur Pujadas pour le faire acquiescer à l'insu de son plein gré, sous la forme "Monsieur Pujadas, vous ne pensez quand même pas que …", ou bien "ne me dites pas, Monsieur Pujadas, que vous croyez que ...", suivi d'une reformulation caricaturale de la question posée ou de l'objection envisagée, histoire de les plomber d'avance pour faciliter la réponse.

Pujadas aurait dû réagir et ne l'a pas fait, acquiesçant par son seul silence, du coup. Le principe est connu de tous les dialecticiens, mais ici il a été porté à un haut degré d'incandescence dans le but de cacher le vide du discours. Or je pense que ce but n'a pas été atteint. Même les amis du président ont eu la félicitation mesurée, c'est dire. J'attendais mieux (je veux dire pire). Et je ne sais pas, du coup, si je dois me réjouir de ce vide - signe avant coureur de l'effondrement de son camp - ou si je dois le craindre - signe avant coureur de brutalité à venir -, comme il faut craindre les attaques d'un essaim affolé.

En aucun cas il ne faut sous-estimer l'ennemi.

fin