mercredi 18 mars 2009

Un monde meilleur

J'en ai marre à la fin de me faire t'engueuler. Tu crois qu'il sort de la cuisse de Jupiter, le monde meilleur, qu'il surgit de la lampe frottée tel un jean délavé?

J'ai neffacé tous les mondes meilleurs que je t'avais concoctés dans ma bouilloire, parce que monde meilleur bouillu monde meilleur foutu. Et comme un seul rond de flan, je n'ai plus rien dans ma besace, juste une petite bombe atomique d'un rayon d'action de trois mètre cinquante que je ne sais même pas où faire tomber, tu le sais bien c'est l'endroit oùsse qu'elle tombe qui compte.

Mon monde meilleur commence passage du Nord, juste en face de la place de la Mairie, je ne sais pourquoi mais c'est ainsi. Je prends à droite, je passe sous le pont de chemin de fer et j'arrive au carrefour de l'insurrection.

Tiens, c'est déjà ça.


Puis je descends la pente et je marche le long du long mur du parc du château des Condés, devenu lycée depuis. Et toute mon adolescence m'y explose en pleine face, qui s'y déroula dans le brouillon le plus complet, entre les filles dont j'étais amoureux transi en silence, et les matinées studieuses d'élève appliqué qui ne savait même pas que dehors le monde vrai s'agitait, lui qui se croyait dans un théâtre permanent, perdu dans sa tête.

Il a choisi le chemin d'un monde inventé et s'est réveillé un jour, quarante ans plus tard, dans un monde réel qu'il ne comprends pas. Oui, une esse à comprends, il s'agit de la première personne singulière. Plus personne ne ressemble à Gérard Philippe, à Daniel Sorano, à Pierre Bertin, à Jean-Louis Barrault, à Monique Chaumette, à Agnès Varda, à Françoise Seigner, à Danièle Ajoret.

Si, un peu encore, Marie-Christine Barrault et Agnès Varda, derniers éclats de ce passé là.

Mon monde meilleur est une scène, la grande du troisième acte ou la dernière du dernier acte, la mort du dernier des Mohicans, l'agonie de la belle amoureuse, le martyre de Saint-Sébastien.

Il m'appartient de l'inventer, avec un beau dialogue, un bon metteur en scène, une belle actrice, un ténébreux séducteur, un traître dans l'ombre, et que la fin soit tragique, surtout, pour des larmes de crocodiles spectateurs.

Voilà, c'était ma contribution aux mondes meilleurs de Luciole.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il 'y a pas que d's qui soit comme tu dis, les p aussi ... tu remarqueras que je n'ai pas laissé échapper un vent ! Pôvre Gérard, qui respecte son nom ?

Andrem Riviere a dit…

J'ai répondu tailleur, nommé Hilippe. Deux P sinon rien.

Anonyme a dit…

Pour me faire tailler (en pièces), la majuscule n'était pas incluse dans le surnombre ...
le mot du moment est : tesceuki