lundi 20 octobre 2008

Un film à la télé

Fr3 - dimanche soir. Round about midnight.

C'était un film sur Pigalle et ses couleurs, multiples et souvent sombres. Et tout était bien montré, sans voyeurisme ni complaisance ce qui est extraordinaire pour un tel sujet à la télé. Je suis resté ému et intéressé, simplement saisi du besoin de comprendre ces choses si banales et qui pourtant m'échappent, être stripteaseuse, être alcoolique sans retour quoique parfois si, être patron de boîte, ou videur à la porte d'icelle.

Paillettes et envers du décor, paillettes parfois plus tristes que l'envers où l'humain trouve son chemin entre deux répliques, deux colères, deux portes, deux réunions. La copine indestructible qui craque un court instant face à l'indifférence des choses, au poids du quotidien, l'alcoolique désespérant qui part se sevrer chez les moines mordicus, le videur Carlos qui se tue au volant de la première voiture qu'il avait achetée au lieu de la voler comme d'hab. Je crois bien qu'il se nommait Carlos, le gars de l'entrée de la boîte.

Le patron attentif à ses filles, est-ce une tricherie du film, un piège où je suis tombé, attentif plus comme un père qu'autre chose, je rêve ou quoi ?

Et quoi ? Pourquoi ne pas rêver, pour peu que l'on connaisse un peu la face sud de la colline, terre de contrastes au microclimat particulier inconnu des météorologues.

Nous y passons souvent, 'Aliénor et moi; pour y prendre un peu d’Oxygène rares dans les banlieues chics et mortes. Je marche distraitement plus vite qu'elle. Ainsi je fus aguiché par une de ces dames. Rabrouée par Aliénor qui soudain s'est retrouvée à ma hauteur me délivrant de mon embarras mais oui, la dame a rougi comme une midinette au dessus de son décolleté impressionnant, elle s'est excusée d'une petite voix de petite fille plus embarrassée que moi. Je ne suis pas certain qu'il en aurait été de même ailleurs.

Moralité : marche lentement qui le fait exprès.

Un an plus tard, il termine sur ce qui perdure (la lutte pour les enfants), ce qui réussit (l'alcoolique ne boit toujours pas), ce qui s'est arrêté (la boîte), celles qui s'acharnent à se faire une place, à être. Le film a eu cette politesse rare de donner du temps au temps. De quoi me réconcilier avec la télé, enfin presque, il ne faut pas exagérer non plus.

Je cause je cause, et je ne m'occupe pas de la photo à raconter. Alors à bientôt en place publique pour un cinquième numéro. Si je peux.

Ce billet n'était pas un jeu mais juste une réponse place des abbesses, ou non, mieux, place Charles Dullin.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Au moins deux choses "qui t'échappent" ne t'ont pas échappé.
Note.

Oui, des patrons attentionnés dans le domaine, ça existe mais c'est cher.
Enfin, rare (voir ton CQFD d'auparavant).
Note.

Pourquoi crois-tu que je t'appelle Monseigneur des fois ?
Voir billet précédent.
Note.

Anonyme a dit…

Quand j'ai lu le sujet sur mon programme TV j'ai zappé.

Andrem Riviere a dit…

Ah, Loïs!

On pouvait craindre le pire, en raison du thème. Ceux qui auraient pu prendre du plaisir au film, les gens biens que je poursuis, ont zappé, ont retourné la télé de l'aut' côté c'est passionnant, et les voyeurs et gobergeurs sont resté juste le temps de comprendre qu'il n'y avait pas de trou de serrure.

J'étais bien seul, dans mon canapé. Juste le temps d'apercevoir une blogueuse préférée en vrai dans le film (de trois quart dos quelques secondes), mais impossible de se méprendre.