samedi 20 février 2010

Maternitude #2/2. A Théâtriciole, sur le même sujet.

Je reviens dinde. Tu m'avais posé la question, voilà ma réponse, complètement dinde. Je tombe en plein débat, en pleine mère et sans bouée.

Un débat d'inter avec Badinter.

Je ne crois pas qu'elle ait approché la question sous l'angle que tu examines, l’angle individuel. Nous ne sommes pas dans la psychologie de la mère, avec ses doutes et ses peurs, ses révoltes et ses replis, sa culpabilité et sa fierté. Tu les décris très bien et tes textes sont éclairants, pour l'homme que je suis. Mais ce n'est pas le débat initial.

Julio, espagnol de bonne et grande volonté, a raison de revenir sur le terrain social. Je pense que la démarche de madame Badinter se place sur ce terrain là et seulement sur ce terrain là, à travers ce que j'en ai entendu, je n'ai pas lu le livre.

C'est de toute façon le terrain qui est important à mes yeux. La question du face à face mère enfant, du trio mère enfant père, et des relations d'entourage, surtout l'entourage affectif, est d'ordre individuel, privé, personnel, et ne débouche sur des questions philosophiques ou métaphysiques que par le truchement de la question sociale de la maternité.

Bourgeoises ou pauvres, les femmes (et les hommes aussi, hein) agissent ou s'interrogent en fonction du contexte qui est le leur, et les questions comme les réponses peuvent ne pas se ressembler parce que le contexte n'est pas toujours très ressemblant. Pour autant, les questions "bourgeoises" ne sont pas moins recevables que les questions "pauvres", et négliger les unes au profit des autres sous prétexte de penser à gauche serait une faute d'humanité.

Mais le philosophe, et le sociologue, et le médecin, et le politique, doivent absolument être clairs en eux-mêmes sur ce qu'ils comprennent du fonctionnement de la Société à ce sujet, et de ce qu'il souhaitent pour une Société meilleure. C'est ce qu'on leur demande un peu, non?

Ce qui ne nous empêche pas d'avoir nous-mêmes sur ces mêmes question un avis, qui sera d'autant plus universel qu'il oubliera notre propre vécu infantile, maternel, paternel, et pour toutes les générations que nous connaîtrons encore. Ou, plutôt que l'oublier, qu'il aura su en faire son miel avant de s'en affranchir.

PS à l'intention de Julio. A partir de quel revenu se pose-t-on des questions bourgeoises, et en dessous de quel seuil ces questions deviennent-elles des questions de pauvre?


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5 commentaires:

julio a dit…

Je ne croie pas que se soi une question d’argents mais un état d’esprits, il prétende apporter des solutions a des problèmes qu’il non jamais rencontré. Et pour d’autres ils ont oublié leurs chemins.
UN EXEMPLE : ma voisine reçoit souvent la visite de la sœur et la première femme de Raymond Forni.
Notre cher Raymond aujourd’hui décède
Et je pose la question a ma voisine, pourquoi il a divorcée de sa premier femme, elle a l’aire vraiment adorable. Réponse de bourgeoises ; elle la beaucoup aidé elle lui a tous donnais, mais elle est resté une ouvrière alors que luis il a un destin nationale il a un prestige a préserve une image pour le rôle qu’il doit avoir dans le pays. Il doit sont destin national a sa sœur et sa première femme mais personne ne le sais les gens croyez qu’il doit sa qu'a sont élection de député !
Ont ne née pas bourgeois ont le devient !
Bon moi je l’aimé bien et personne n’ai parfait !

luciole a dit…

Andrem : Mon texte n'avait pas pour objectif de répondre ni de compléter, ni rien à voir avec le livre de Badinter, même si le buzz autour en a été la cause. N'empêche, la culpabilité n'est pas seulement intime, elle est aussi sociale oh combien, exploité par la société !

Quand à faire son miel de l'intime pour atteindre l'universelle, je ne sais pas si je formulerai les choses ainsi, moi qui, en tant qu'artiste passe mon temps à explorer, à interroger l'intime pour tenter d'en sortir l'universel. Et qui y parviens parfois, c'est dingue! Il n'est pas inutile pour la société de s'interroger individuellement et collectivement sur les ressorts psychologique de la culpabilité, il est possible qu'à terme cette réflexion nous rende plus résistantes à la pression sociale.

Ah oui,c'est vrai, tu étais en Inde, et alors tu vas avoir des tas de trucs à nous raconter, c'est chouette.

Anne a dit…

Me demande quand même si les ménages très riches, là où une batterie d'aides en tous genres viennent à la rescousse des parents, se posent des questions aussi.

J'imagine que oui. Mais c'est vrai que l'écho en est faible.

Marie a dit…

Puisque tu soulignes le rôle du père dans la sphère intime et le bonheur à donner le biberon - démarche participative - on ne devrait pas normalement imposer aux femmes de retourner vers l'allaitement maternel si elles n'en n'ont pas envie ! Ceci ne regarde pas la société et quelques groupes de pression.

Andrem Riviere a dit…

@ Marie. Donner le biberon n'est pas une démarche participative, mais un acte ontologique.

On est loin de la question de la seule répartition des tâches avec participation du monsieur.