vendredi 26 février 2010

IMMIGRATION #1 : Il faut s’y mettre.

Il est bien entendu que la participation à un débat odieux ne me tente pas du tout. Cependant, les laves nauséabondes complaisamment libérées par nos gouvernants se répandent et relâchent une parole longtemps tue. Le silence masque parfois le cheminement des poisons et le bruit le révèle, alors faisons mentir le sage et proclamons d’or la parole et le silence de plomb. On voit surgir des peurs qu’on croyait mortes ; on voit naître de bien étranges monstres, ulcères, furoncles, bubons, et la peste va bientôt envahir le monde qu’on imaginait vaincue.

La peste. Le résistible déchaînement de haine, nourri d’approximations, de généralisations, d’amalgames et de bons mots, sous le tisonnier de maître-feu du pouvoir en place. Ne sait-il pas, le ministre et le préfet, le sous-secrétaire et le porte-parole, que l’habileté apparente est ruse de diable, et que si le déferlement nous emportera dans la tempête, il les emportera aussi dans la même tempête additionnée d’opprobre. Innocents, les bons mots ? Mais qui est dupe ?

L’autre soir à dîner, six amis ne s’étaient pas revus depuis longtemps et profitaient de la Saint-Marcel et du nouvel an proche pour faire quelques retrouvailles. Trois couples comme il en est des millions dans notre pays, sans souci grave d’argent, mais avec les inévitables soucis de santé que l’âge fait naître, petite douleur ici ou là, grave anomalie tenue en laisse là ou ici. Entre eux, une vieille amitié vite retrouvée, chacun se doutant peu ou prou de l’évolution des autres, et acceptant par avance les divergences sinon que serait l’amitié ?

D’écarts de jugement en énumération de bobos, graves ou bénins, des petits enfants tout neufs ou déjà débarbouillés, de gendres et de brus divers mariés à ceux que nous avions connus petits, la conversation a roulé jusqu’au fromage. Le fromage ; tout le monde le sait, le fromage est le moment où il faut refaire le monde, un repas sans fromage est un monde qui se défait, le sapeur Camembert l’avait dit avant moi. On n’a jamais rien fait de mieux entre amis, et la suite va montrer qu’il en fut de même ce soir là contrairement aux apparences de mes prémisses. Sinon, que serait l’amitié ?

1 commentaire:

Lyjazz a dit…

Hé hé... attendons la suite, qui sera notre plat de résistance à coup sûr !