mardi 12 juin 2007

Marais et Jean

Clopine et les siens.

Clopine s'est lancée dans un sujet portant sur Daroussin d'une part et sur le Dialogue avec mon jardinier d'autre part, ces deux thèmes étant étroitement imbriqués quand on connaît Clopine. J'ai donc cru bon de mettre un grain de sable dans son tracteur, par un commentaire. Puis je me suis dit que je pourrais, à peu de frais, redorer mon bloghumeur poussif. Alors j'ai recopié mes propos de bon clopin sur mon blogue, et voici donc la suite de mon billet je hais les acteurs qui n'avait pas de suite.

Pouf pouf.


J'ai vu le dialogue hier dimanche afin d'échapper à la soirée électorale morose et rebattue annoncée, rebattue est le mot. J'ai été déçu, par le film, hein, pas par l'élection, quoique même en s'y attendant on est chagrin.

J'avais bien aimé les enfants du marais, de Jean Becker, et je m'y étais régalé, de la connivence absolue comme le décrit Clopine. Dans le dialogue, aucune connivence. Des propos très prévisibles du jardinier, l'archétype de la sagesse populaire, tout aussi prévisible chez Dupinceau archétype de l'artiste parisien en crise de cinquantaine à tendance retour au vert.

Non que je rejette l'idée d'archétyper les personnages, au contraire la démarche me convient parfaitement et ce qu'il m'est arrivé d'écrire récemment le montre. L'usage de l'archétype est riche de promesses.

Elles ne sont pas tenues, les promesses. En dehors d'une amitié qui renaît, on ne voit guère d'osmose se construire entre l'un et l'autre, chacun dans son univers, et si ces deux univers sympathisent, ils ne s'influencent pas, sinon par quelques répliques trop téléphonées pour vraiment convaincre. C'est ce qui a fait naître ma déception.

Sans parler de "la femme", dont le rôle trop effacé m'a laissé un goût de trop peu, personnage à la richesse devinée injustement traité par le film; splendide actrice, splendide personnage, laissées toutes les deux dans leur coin.

Sans parler de la caricature du monde parisien un peu trop facile pour être honnête. Si je vous disais, moi, que les tableaux façon bucoliques ne me plaisaient pas, et que les tableaux entrevus lors de l'exposition sobino-parigote, grandes bandes noires baladeuses, auraient pu me plaire si j'avais pu les voir un peu plus longtemps. Mais je ne suis pas sûr, évidemment. De vouloir faire exprès des tableaux ridicules à extase pour prétentieux, on peut arriver à réussir des peintures, non ? Serait-ce finalement là le secret du film ?

Mais je sais déjà ce que tu penses. Je suis un snobino-parigot, tête de veau toi-même.
Voilà pour moi.

Néanmoins, j'ai passé un bon moment dans le pays du Beaujolais avec Auteuil et Daroussin, et j'ai échappé aux pesanteurs politiques quelques heures. Il ne faudra pas jeter ce film au panier, mais dommage pour les acteurs, dommage pour leurs personnages, dommage les possibilités oubliées. Monsieur Jean Becker, à quoi pensez vous donc ?

Posté par andrem, 11 juin 2007 à 19:00

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