mardi 6 septembre 2005

II - 4.2 Le désir d'enfant.

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II-4.2
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Du coup, le désir du mari, mâle concerné plutôt que mari d’ailleurs, a dans cet accomplissement une importance moins décisive que ce qu’il s’efforce de se faire croire à lui-même ; il doit accepter de n'être que le désir qui portera celui de madame pendant neuf mois. Moins décisif mais essentiel pourtant, ce désir d'homme, parce que madame pourra interrompre l'aventure si elle le veut, et souvent parce que le soutien de l'homme défaille, sans qu’il ait son mot à dire.
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On le devine maintenant, devant leur désir deux zomos seront mal s'ils sont mâles. Lesbiennes, elles seront moins en peine, au prix de quelques minutes à passer avec un de ces roteurs de bière tout surpris de sa bonne fortune. Je ne vous parlerai pas d'insémination : il faudrait déjà que la Société se soit transformée au point de la pratiquer sans réticence ni chantage et nous n’en sommes pas là chez nous ; surtout nous entrons dans une logique où il va falloir faire appel à des tiers, à qui nous donnons ainsi le pouvoir de décider à la place des femmes. Que devient notre liberté, s’il faut en passer par les mains des bricoleurs.
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En revanche, rien n’interdit à une lesbienne la relation zétéro procréative sinon la répulsion insurmontable toujours possible. L’issue du combat entre répulsion sexuelle et désir d’enfant dépend de chacune d’entre vous, filles de Lesbos.
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Je ne propose rien pour les zomomâles. A vrai dire, je crains que la satisfaction du désir d’enfant ne soit pas une bonne idée pour eux et ne constitue pas une réponse, ni au bonheur du couple homosexuel, ni au bonheur de l’enfant, ni au bonheur de la Société qui accorderait l’adoption, puisque dans leur cas il faut en passer par là. Je connais ce qu’on peut m’opposer, que l’amour est essentiel et peu importe qui le donne, cet amour, et qu’il y a bien des familles zétéros apocalyptiques dont les enfants on été gravement endommagés, d’être hétéro ne fait pas automatiquement un bon parent.
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Je suis pourtant témoin du très bon travail éducatif que des couples zomos de mes amis font avec les enfants dont ils ont la garde, il se trouve que ce genre de situation existe près de moi. Alors, pourquoi ces craintes et ces réticences ? J’ai un projet de réponse à vous soumettre, et il concerne autant les zétéros que les zomos. Ecoutez moi bien.
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Le désir d’enfant n’est pas un désir qui doit être satisfait du seul fait qu’il existe. Un couple stérile qui cherche frénétiquement à adopter pour calmer ce manque sera rarement un couple de bon parents, zétéro ou pas. Ce n’est pas la question de la zomotude qui me gêne finalement, vous le comprenez bien, c’est la question de la satisfaction coûte que coûte du désir d’enfant. Pauvre de lui, l’enfant qui est arrivé entre ses deux parents uniquement pour satisfaire leur désir, uniquement pour cela. Peu importe en définitive qu’il s’agisse de zétéros ou de zomos, la vraie question n’est pas dans la préférence sexuelle, et l’on se dispute pour rien.
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Si vous voulez aller au-delà de la naissance et de la reco-naissance, il vous faut passer à la scène suivante, celle du besoin de transmettre.
A suivre

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est ici que j'aurais dû faire l'annonce ... comme il est beau ce bébé, il sera basketteur (ce n'est pas ma prédiction, seulement des propos tenus).