jeudi 8 novembre 2007

Un scandale présidentiel #3/3.

suite (complétée le 15 novembre 2007)

3. Une piqûre de rappel :

Un texte pour comprendre à quoi pensait Môquet le jour où il a été fusillé. Un texte d’anciens résistants :

« Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succèderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais.(...).

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : Créer, c’est résister. Résister, c’est créer ».

Texte partisan, certes, mais Guy Môquet ne l’était-il pas, partisan ?

Et pour finir:

Poème de Guy Môquet (pas terrible, d’accord, mais ce n’est pas pour cette raison que Sarko n’a pas « pensé » à le faire lire obligatoirement).

« Ces agents du capitalisme nous les chasserons d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main révolution
Pour que vainque le communisme ».

Guy Môquet a une excuse, il n’a que 17 ans et ne se nomme pas Rimbaud (poème de sa main récupéré le jour de son arrestation).

Notes complémentaires (édition du 15 novembre 2007).

Ainsi se précise l’enjeu du combat de Guy Môquet. Voilà ce qu’on tente de nous dissimuler. Est-ce clair ?

Les beaux esprits vont dire qu’il s’agit d’un tract militant, pire, qu'il provient de la CGT ; ils vont le dire en prenant un air entendu qui sous-entendra ce que tous entendront. Il n’empêche que c’est la vérité et qu’aucun mensonge ne sort de ce texte, sinon par omission.

Tout doit être dit : le militantisme communiste de Guy Môquet était d’autant plus méritant qu’à ce moment précis de l’histoire, les communistes n’étaient pas entrés en résistance, pacte Germano-Soviétique oblige…

Je continue en noir et blanc.

La récupération politicienne de Guy Môquet est une vieille tradition chez nous. Son assassinat (je préfère ce mot au mot de martyre) et quelques autres du même acabit ont été l’occasion rêvée pour le PC (ou plus exactement pour la direction du PC, Maurice en tête) de se refaire une virginité lorsque les circonstances lui ont permis « enfin » de se jeter dans la résistance. Je dis « enfin », parce que une bonne part des militants n’avaient pas attendu les consignes pour commencer le combat, ils avaient bien compris que, quoiqu’ils fassent, ils seraient cibles, alors autant devenir cible combattante. L’anticommuniste primaire peut donc ravaler sa salive, je ne retirerai pas mon estime aux communistes sous prétexte de pacte et d’attentisme, et je n’ai JAMAIS eu la moindre admiration pour Maurice Thorez.

Mais il fallait que ce soit dit aussi, cela. Comme quoi je maintient mes propos : laissons donc en paix Guy Môquet, ce sera la seule chance pour lui de ne pas être mort pour rien.


§ 59. FIN.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

" Créer, c’est résister. Résister, c’est créer »."

C'est ce que j'essaie de transmettre à mes élèves... C'est très bien dit ici.

bises au passage, nous allons bien.

Andrem Riviere a dit…

Bonsoir Luciole.

Je suis heureux de savoir que tout va bien, après ces quelques secousses de pirates.

Il me reste à te voir avancer, doucement dans tes projets, ceux où créer te fait résister et lycée de Versailles.

De mon côté je vais à la vitesse de l'escargot en balade, et mes billets de mes blogues sortent à une cadence inadmissible pour tout productif qui se respecte. Mais le suis-je, un productif respectable?

J'aimerai être un de tes élèves, celui que tu n'as jamais remarqué au fond de la salle et qui fait semblant de dormir sans perdre une miette. Je le suis peut-être, d'ailleurs.