vendredi 16 novembre 2007

Pépé le Marocain #2.

2. Sa vie.

Cette épopée fondatrice fut celle de la prise en protection par la France d’un pays de grande civilisation, le Maroc, entre 1900 et 1912, protection est le mot utilisé, protectorat. Les connaisseurs savent que ce ne fut pas de tout repos pour les acteurs de cette colonisation, car le vrai mot est bien celui-là ; mais les ennemis n’étaient pas toujours ceux qu’on croit. Ils étaient plutôt Espagnols et Anglais, et le plaisir de l’Homme était de s’asseoir sous la tente et boire le thé, avec un Cadi, avec un Sage, avec un berger. C’était parfois le même. Il s’emmêlait le palais avec les langages, entre arabe de l’Ouest, berbères des plaines et des montagnes, et ces langues du Sud venues d’Afrique. On m’a raconté cela.

En 1912, le tour était joué, les anglais sont partis en Égypte et les Espagnols sont rentrés à la maison, en gardant le Rif et Ifni. L’autorité déclara que l’Homme n’avait plus rien à faire et l’envoya à Poitiers. Pourquoi Poitiers, quel est le rapport avec le Maroc, boule de gomme de Charles Martel. Il n’empêche, mon destin apparut à ce moment précis du débarquement de ma Grand-mère, l’épouse indomptable, chez les Pictes du Nord, et ce serait trop long à raconter ici pourquoi.

Il ne rongea pas son frein longtemps et la grande boucherie commença. .Le voici reparti comme en 14, il fut gravement blessé dès les premiers combats rapidement vers Laon. Il mit 5 ans à se rétablir de la blessure, sous haute surveillance allemande en Suisse du même métal. Furieux comme toujours de ronger son frein à côté de sa tête brûlée, mais parmi ses trois enfants déjà nés et un quatrième bientôt venu.

Quelques années d’ennui à s’occuper de Mayence occupée, après le traité calamiteux de Versailles, l’ont poussé, devenu Colonel de la Légion, à repartir au Maroc pour pacifier le Rif et le grand Sud, en compagnie du plus civilisé des chefs, le ci-devant résident Lyautey, face au plus subtil des chefs, le malin Mohammed Cinq. Il retrouva ses Cadis, ses Sages, ses Bergers, et parfois c’étaient les mêmes, il s’assit sous leurs tentes et but le thé.

#3 à suivre
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis heureuse de lire ces débuts :) et très impatiente de la suite !