mercredi 6 novembre 2013
dimanche 16 juin 2013
Histoire d'Athalie
Histoire d’Athalie
A cette heure d’incertitude alors que l’obscurité n’avait pas encore déserté son regard, l’esprit encombré des effrois nocturnes qui l’agitaient, elle déclamait dans les jardins de l’asile d’une voix à faire fondre le givre en hiver et fuir les oiseaux en été, et je devais me forcer pour rejoindre sa silhouette à la fois hautaine et terrassée, à peine distincte dans la brume, déjà fantôme avant la mort. On avait insisté sur l’utilité de venir tôt car, passé ce moment d’angoisse, le reste de sa journée était plus calme quand elle m'avait vu ; alors je me faisais une raison au moins une fois par semaine. J’étais son lien avec le reste du monde, et peut-être en retour m’était-elle un viatique vers l’insondable. Après tout, je l’aimais.
On dit tant de choses, sans savoir, sans comprendre, quand ce serait un royaume. Que savent-ils, les gens, de ces hauts murs et de ce qu’on entend au-delà, parfois des cris et des plaintes qui confortent les idées fausses, parfois des rires et des soupirs, que savent-ils du dévouement et du désespoir ? Elle se tourmentait depuis longtemps déjà et je m’étais habitué à entendre ses remords mystérieux, un passé qui passait mal, et cette histoire d’enfant, un abandon, une mort, un assassinat peut-être va savoir. Comment déchiffrer l’incohérence ? Je ne suis pas de la police non plus et la vérité ne m’intéresse pas, il faudrait déjà qu’elle existe.
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Andrem Riviere
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Champ de bataille --> : les petites histoires
dimanche 5 mai 2013
Enfantillage
C’est l’arbre de Noël de papa, le bureau de papa fait un arbre de Noël, c’est papa qui l’a dit. On va avoir des cadeaux pour moi et pour mes frères mais c’est pas les mêmes ils sont plus petits. Ma sœur n’a pas de cadeau c’est un bébé elle ne vient pas à l’arbre de Noël. Il y aura du cirque et je n’aime pas trop le cirque, les clowns seulement ils me font rire, quelquefois je ris quand j’entends tout le monde rire mais je ne sais pas.
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Champ de bataille --> : ricochets
lundi 22 avril 2013
L'enfant et les poissons
« Je serai votre Valet d’Epées », proclama-t-il. Les poissons ne répondirent pas, muets comme tout poisson doit l’être ; ils voulaient seulement qu’il soit porteur de la Justice, lui qui était porteur d’eau.
Ce fut difficile. Le garnement courait vite et, malin, savait se dérober tout en continuant ses forfaits ; longue fut la poursuite. Les poissons désespéraient de se voir délivrés, le porteur d’eau désespérait de réussir, et l’enfant bondissait de rive en rive, de buisson en ilot, léger comme l’oiseau.
Il fallut du renfort. Faire appel aux grands moyens. Pire. Faire appel aux grands de ce monde. C’est ainsi que le porteur d’eau demanda et obtint le soutien de l’armée toute entière du Roi de Bâton. On mobilisa, on se déploya, on construisit des barrages et des ponts, une armada envahit la rivière et tous avaient en main de quoi assommer le chenapan. Les gazettes se précipitèrent pour le reportage du soir où, sans conteste, on allait assister à la défaite de la délinquance du jeune.
Quand vint la nuit, toute la plaine fut illuminée par les projecteurs, l’air retentit de vrombissements guerriers, des éclairs fusèrent de toute part, l’on fit jaillir du gaz et l’on jeta des grenades, tant et si bien que tous les poissons périrent. Fatigué, chacun rentra chez soi et l’enfant comme les autres n’ayant plus aucun poisson pour rigoler.
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mercredi 10 avril 2013
Le phare et l'hygiaphone
Un mot revenait souvent, j’avais fini par le deviner, mascaret. Le petit bateau n’y résistait pas, il était hors de question de sortir dans l’estuaire à la renverse des marées. Les gros bateaux des touristes ne rentreraient pas à Royan avant une bonne heure et ensuite il sera trop tard. D’ailleurs on ne part jamais avec un seul passager.
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Andrem Riviere
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Champ de bataille --> : comme la vie va, les petites histoires
lundi 25 février 2013
Du libre-arbitre #4
Que la conscience est nécessaire à la vie.
Je m'étais sans doute mal exprimé, et je n'identifie pas la conscience à la mémoire. Il y a seulement, à mon sens, passage de l'une à l'autre : une fois émergée du fait de l'activité de l'organisme vivant, la conscience vient graver dans le complexe neurologique une partie de cette activité et cette partie gravée devient alors une partie de la mémoire. La mémoire est donc un élément postérieur à la conscience, ou, si l'on préfère, une partie intégrante de la conscience, bien que les deux ne se superposent pas exactement : on peut mémoriser des événements dont on n'a pas eu conscience, on peut consciemment se souvenir seulement partiellement ; un tri se fait, immédiatement et ultérieurement. Cependant, la conscience participe de ce travail d'enregistrement et en cela contribue à l'évolution du vivant et à sa capacité d'adaptation.
Dans cette logique, il apparaît que souvenirs et idées sont des effets du fonctionnement neurologique ; nous les distinguons pour nous faciliter la réflexion mais ils sont indissociables. Encore une fois, l'activité de l'organisme vivant reste entièrement dépendante d'un champ de contraintes déterministe mais indéterminable, et le rôle de la conscience est, pour reprendre la métaphore du spectateur-voyageur, d'éclairer le paysage.
Pour conclure (provisoirement) sur ce travail de réflexion que ce dialogue me permet, je dirais que le concept du "p-zombie" est intéressant, puisque justement il m'a permis de fouiller un peu ce domaine particulier de la matière qu'est la matière vivante, mais qu'il reste un concept de travail et qu'il est, à mon sens, antinomique avec le fonctionnement du vivant. La conscience en est un élément nécessaire, et non un seul effet collatéral sans lendemain.
Marc MULLER : « Si la conscience vient graver dans le complexe neurologique une partie de cette activité et si la conscience contribue à l'évolution du vivant et à sa capacité d'adaptation, alors il faut déduire que la conscience a une action sur la matière du cerveau ? Ce que confirme la conclusion même provisoire selon laquelle la conscience serait un élément nécessaire du vivant..., conscience qui, toutefois, n'impliquerait pas la possibilité d'un libre-arbitre fondamental.
De plus, il reste à savoir comment se fait physiquement, matériellement, cette action, et comment se confronter à la question « corps-esprit ».
Je n'ai pas de réponse à la question de l’action matérielle. Je ne suis pas certain qu'une réponse soit possible. Même si la recherche neurobiologique permettra d'avancer des hypothèses et d'en vérifier quelques-unes, la globalité du mécanisme échappera toujours à la mise en équations. Personne n'a encore su précisément expliquer comment fonctionne l'évolution darwinienne sur la longue durée. Jour après jour, en nous, des gènes se modifient pour souvent le pire et parfois le meilleur, sans que les secrets des scribes qui inscrivent cette mémoire-là dans notre corps soient percés.
C'est pourquoi je m'appuie sur la notion de chaos, en assimilant tout système vivant à un chaos déterministe. On a établi, et on établira encore, de très nombreuses lois de fonctionnement notamment du corps humain, mais je mets ma main à couper que chaque nouvelle découverte remettra sur la table les questions dont nous avons débattu ici. Mes choix constituent finalement autant d'hypothèses auxquelles je me suis arrêté (jusqu'à la prochaine fois ...) après avoir été conduit à en rejeter d'autres, peut-être plus simples mais que toute cette vie qu'est la mienne ont rendu à mes yeux inopérantes.
Je crois que c'est cela, la philosophie, justement.
Un dernier clin d’œil. Pour bien être clair dans ma tête. Ce que je désigne par "système vivant" peut parfois se nommer "organisme", ou tout simplement "corps", notamment en ce qui nous concerne, nous les humains. Et l'esprit, dont la conscience est une partie à mon sens, est une des modalités de fonctionnement du corps, indispensable sans doute, mais surtout indissociable du fait que ce corps est vivant. Tenter d'opposer l'un à l'autre, ou seulement de les séparer est l'échec de la pensée de ces derniers 25 siècles.
Il n'y a donc pas de « question corps-esprit ».
Je sens qu'on va en reparler.
à suivre
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Andrem Riviere
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samedi 23 février 2013
Du libre-arbitre #3
suite
Laissons la place au philosophe. Il est celui qui m'a emmené où je suis, là maintenant, et il continue à grand pas le chemin de mes pensées. Je m'en voudrais de ne pas le suivre et de ne pas l'écouter, et de ne pas vous laisser l'écouter. Il oblige, et il balise.
La reformulation de Muller.
Jusque-là tout va bien.
Ensuite survient l'hypothèse que "conscience" égale "mémoire". Je pense que c'est une idée intéressante ; en effet la conscience que nous avons de nous-même est fortement liée à l'idée que nous nous faisons de la continuité de « quelque chose » qui serait notre « moi », au sens où l’entend Nietzsche et le bouddhisme, le « moi » comme illusion de continuité. Et dès lors, effectivement, la mémoire participant à nos prises de décision, la conscience aurait une action sur nos décisions. Néanmoins, nous avons conscience d'avoir une mémoire, ce qui repose une question : la conscience est-elle bien la mémoire, ou bien la mémoire est-elle un phénomène infra-conscient qui peut à son tour « émerger » dans le champ de conscience sous forme de souvenirs, comme une activité psychique le peut sous forme « d'idée » ou de « choix » ?
Pour ma part, je pense que la mémoire est d'ordre neurobiologique et n'a pas besoin de l'idée d'une "conscience" pour être définie et décrite en termes de fonctionnement de notre cerveau.
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Andrem Riviere
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Champ de bataille --> : assez d'actes des discours...
jeudi 21 février 2013
Du libre-arbitre #2
1. L’objection de MULLER
2. Que la liberté n’est pas le libre-arbitre.
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Andrem Riviere
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