vendredi 3 mars 2006

EUROPE 5 - Qu'allons nous faire le 30 mai 2005 #3.

3. Les martyrs.

Il ne fallait pas non plus être grand politologue pour savoir qu’un plan B existait. Ceux qui font semblant de le découvrir ne trompent qu’eux-mêmes, n’importe quel homme politique digne de ce nom et habitué à l’incertitude de la démocratie a toujours un plan B dans sa poche qu’il sortira si l’élection à venir se passe mal (pour lui). Il n’y a guère que dans les dictatures que les dictateurs n’ont pas de solution de rechange, en dehors du choix entre le M16 et la Kalachnikov.

Malgré les grimaces de martyrs que nous font les nons, l’Europe est une démocratie, bringuebalante d’accord mais quand même un peu, avec des hommes politiques dignes de ce nom du moins ailleurs que chez nous. Ces hommes politiques là ont donc pensé à une solution de secours en cas de crevaison, la moindre des choses. Heureux l’automobiliste qui roule exprès dans un champ de clous sous prétexte qu’il a une roue de secours.

Il en a, ailleurs en Europe, des hommes politiques dignes de ce nom, nom avec une aime bien sûr. Chez nous, j’ai beaucoup de mal à les apercevoir. En matière de nullité, il y avait longtemps que nous n’avions pas fait aussi remarquable. Notre tartarien de cauteleux et sa bile, notre agité du bocal et ses dents qui rayent, notre dégingandé de Président et ses casseroles, ces trois là et quelques autres, tout comme son opposition de roquets, forment la plus comique des bandes de clowns que nous avons pu offrir au monde depuis longtemps, peut-être depuis Jean le Bon.

J’ai choisi Jean le Bon mais je ne suis peut-être pas encore allé assez loin dans le passé pour trouver pire. Mais Jean le Bon n’est déjà pas si mal dans le genre. On l’avait appelé le Bon pour ne pas écorcher les prudes oreilles de nos professeurs de collège. Ce serait tellement facile de vous proposer Jean le Non que je le fais, au point où j’en suis. Mais vous aurez peut-être une autre lettre à proposer.

Il y avait bien un plan B, ou un plan C pour rester dans le ton, un plan de secours, un plan galette, bien caché dans le coffre. Sûr que l’Europe va tourner rond avec la galette à Fabius, les espagnols furieux et les polonais morts de rire. Vous n’avez pas remarqué comme ils sont rigolards en ce moment, les polonais, eux qui avaient dû renoncer à la mention de Dieu dans la constitution, et voilà que nous allons la leur porter sur un plateau au motif de renégocier. Bravo les nons.

Mais il va y avoir des beaux esprits pour prétendre qu’ils ne profiteront pas de la situation, mais non, sûr qu’ils n’en profiteront pas. Quiconque a participé un tout petit peu à une toute petite négociation sait bien qu’on ne profite jamais d’une fenêtre de tir quand elle s’ouvre, ben voyons.

Surtout quand c’est la partie d’en face elle-même qui l’ouvre.

Publié le 17 mai 2005 à 13h47

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