mardi 11 septembre 2007

#7/7 - Faites des liens, fête des liens, défaite des liens.

La constance de Marie m’étonne. Je sais bien qu’elle va venir lire ici et qu’elle lira ce que j’en dis. Elle sera peut-être même, comme d’habitude, la seule lectrice de tout ce bavardage. Je devrais lui dédier ce discours par lequel je m’apprête à défaire les liens énumérés. Pourtant, je n’ai pas besoin qu’elle m’apporte la moindre explication. De la voir régulièrement passer, repasser, ici et ailleurs, sur cette archive ou sur ce nouveau billet, sur ce commentaire, et parfois sur mes interventions irrespectueuses chez les zôtres, me pousse au crime de récidive blogale, et la récidive est à la mode ces temps ci qui courent (à leur perte). Ainsi l’applaudissement du dernier spectateur de la montée du col pousse in extremis le dernier coureur à forcer sur la pédale en dépit de l’écrasante lassitude pour enfin atteindre le sommet avant la voiture balai.

Merci Marie de ta constance. Adieu Akynou, Luciole, Tarquine, et tous les autres, Moukmouk, Oxy, 20x20, Monsieur Granger, Monsieur Bon, Alliolie partie, les cités et les incités, les grands et les dépités, et François Mitterrand soi-même qui s’il n’était lui, l’était. Le masque n’est pas ce qui cache mais ce qui est caché.

J’ai gagné beaucoup de temps à le perdre avec vous. Mais, moi qui me prétendais le roi du silence, voici qu’il me fait mal et que je ne veux plus l’écouter. J’en appelle à mon indécrottable égoïsme, et à mon gigantesque ego que Sarko à côté c’est de la roupie de sansonnet. Je sais que ne plus commenter signifie aggraver le silence, quelques curieux de chez vous parfois venait chez moi. Mais je n’ai plus le temps de lire, plus le temps de divaguer, plus le temps de baguenauder, plus le temps de badiner et de toutes façons je vois bien que je vous énerve.

Après tout, personne ne vous interdit de venir voir chez moi si j’y suis. J’y suis.

À Marie.


10 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, oui, on vient y voir chez toi et parfois on y laisse aussi le silence... Faut dire qu'après tes mots, souvent, c'est en dedans que ça se passe, et ça se passe de mots justement.

Bon, alors tu ne viendras plus mettre les pied dans mes plats, ça va me manquer, et moi qui passe silencieusement ici, on n'aura plus que notre propre égo sur-dimensionné pour se dire qu'on est lu par l'autre, un peu, quand même... sourire ... Alors encore une bise avant le silence ...

Anonyme a dit…

Comme je m’en veux de t’avoir vexé, de m’être acharnée à vouloir rester seule avec toi. J’avais fait un rêve dont tu pourrais retrouver la trace - si tu n’as pas pris grand soin de le noter au passage – vers décembre 2005 ou janvier 2006 … et puis je me suis amusée à brouiller les cartes, histoire de montrer que même si je ne sais pas écrire comme toi, je sais lire et trouver un terrain de jeux. Nous n’avons pas les mêmes aspirations. Je t’ai beaucoup taquiné tout en sachant très bien que cela t’irritait ou tout au moins suscitait des interrogations. Je ne suis pas perverse, on ne « mérite »pas ce qui nous arrive, à la rigueur on l’a quelquefois cherché et bingo ! C’est pour nous.
Te dire combien je suis furieuse après celles et ceux qui t’ont dédaigné, ils ne savent pas ce qu’ils perdent, moi je le sais. Et c’est du dépit. D.E.P.I.T.

Andrem Riviere a dit…

Bonjour Marie, Bonjour Luciole.

Il n'y a pas de vexation. Il n'y a pas de bouderie. Comment le traduire mieux que ce long texte? Je ne sais, si je le savais, j'écrirais un autre texte que celui que j'ai écrit.

J'ai commenté à Sophil le jour même où je mettais le dernier billet en ligne : je fais voeu de ne plus commenter et je fais voeu de ne pas toujours respecter ce voeu.

Je pense que le temps manque, et que mes commentaires parfois délayés sont trop immédiats, trop parlés, trop verbeux pour venir agacer les connivences d'amis pour lesquelles les commentaires sont faits. Je me fait l'effet d'être l'importun qui vient faire l'important où il n'a que faire.

Que cette impression soit juste, et je sais qu'elle l'est ici ou là, ou fausse, et elle doit bien l'être là ou ici, elle me paralyse. D'où le silence annoncé. Mais comme me le répète le Moine Théolone, mon maître es muzzik, le silence ne peux exister que par le bruit qui l'entoure.

Je continuerai de venir vous lire, et vos espions de numéro d'ordinateur passager vous le montrera sans doute, je n'ai pas fait vœu d'anonymat informatique malgré l'inévitable pseudo de théâtre. Et mes billets, tôt ou tard, vous restituera à ma façon ce que j'aurais volé chez vous.

Parfois ce sera un billet. Parfois ce sera un imêle, pour ne pas polluer la bonne entente publique des amis usuels. A ce propos, Luciole, ton imêle est introuvable dans tes blogues divers et variés. Ce choix, manifestement délibéré, m'imposera de passer par ta grande sœur qui va se trouver derechef promue au grade de factrice en chef.

Qu'elle se rassure, elle aura droit, elle aussi, à des apparitions aléatoires et impertinentes. Non publiques, mais cachetées. Je sens qu'elle en sera bien plus fâchée que rassurée, mais c'est exprès que je le dis. Il en sera de même pour deux ou trois autres, guère davantage, et plus rarement.

L'essentiel de mes réponses, qui sera parfois très éloigné du billet initiateur, restera caché dans mes billets. A commencer par ce que m'inspire doucement l'aventure contée par Fauvette et qui s'ajoute à toute l'eau dont le vase déborde depuis plus de cinq ans, car rien de nouveau dans tout cela depuis 2002, hélas, sinon mes mains qui tremblent de colère impuissante et qui me disent par leurs mouvements incontrôlés qu'il faut rester ferme et continuer à se tenir debout, continuer d'écrire du théâtre, des livres, des blogues, mal écrire ou bien écrire selon son savoir et son habileté, appeler les avocats les juges les procureurs les préfets les citoyens les associations les partis et tout ce qui bouge encore à couper l'herbe sous le pied des démagogues des haineux des lâches et des tolérants, comme Luciole les dénonce si bien.

Comme elle, je déteste ce mot à double fond, et je retournerais bien à mon profit cette plaisanterie réac du 20ème siècle:

La tolérance?
Il y a des maisons pour ça.

Vous le voyez bien, nul besoin de commentaire pour commenter.

Quant au pseudo, sachez-le, tout orgueil mis à part: que seraient Poquelin sans Molière, Arouet sans Voltaire, Sylvette sans Miou-Miou, Legrand sans Alexandre, et moi sans Andrem ?

Andrem Riviere a dit…

Et dans le petit jeu des commentaires indirects et réfléchis, en rapport avec ce qui précède tout en le dépassant, je ferai mienne cette chanson de Barbara que j'ai toujours aimées (la chanson ET Barbara), que longuement Akynou nous rappelle aujourd'hui.

Anonyme a dit…

Plus le temps ... plus le temps ... plus le temps ... on dirait la litanie du parfait retraité à l'emploi du temps surchargé. Fais-moi peur !

Anonyme a dit…

Nous croiserons nos silences alors...

Andrem Riviere a dit…

Je ne suis pas retraité, je ne suis pas parfait, je ne suis pas surchargé, mais je n'ai pas le temps.

BOUH.

Voilà, tu as peur.

Andrem Riviere a dit…

Akynou: nous croiserons le fer aussi.

Anonyme a dit…

On va se gêner pour venir voir si t'es là, peut-être :-)

Oué, t'as pas le temps mais nous non plus hein, puis si les commentaires sont 3 fois plus longs que les billets, va nous falloir des journées de 48 heures maintenant.

N'empêche que... attends, je change de page...

Anonyme a dit…

Pour un aveu d'impuissance, pas longtemps mais souvent, je passe.
Elle est passé.