mardi 10 novembre 2009

#1/2 - De l’identité française : une réponse à OTIR.

Commentaire envoyé le 10/11/2009 à 23h30, chez OTIR.

Une petite idée qui fait son chemin dans ma tête depuis que le sujet est abordé de partout par chez nous. Que ce débat soit ou non utile, je ne sais, mais qu'il nous soit imposé, voilà qui est certain. Alors la petite idée, pour ne pas être en reste.

L'idée de France, et d'identité française, n'existe pas en soi. Pour reprendre un mot de Julio, nous sommes d'abord des "homo sapiens sapiens", dont une des nécessités de survie est de rester groupés. Peut-il y avoir une spécificité française, dans ces conditions, ou n'est-ce qu'une forme de regroupement comme le sont chaque nation, chaque tribu, chaque club, chaque syndicat, chaque parti, chaque coterie ...? Je veux dire que ce qui définit ce groupe est-il du même acabit que ce qui définit n'importe quel autre groupe, et pour prendre ceux qui lui ressemble le plus, n'importe quelle autre nation ?

Ma réponse a longtemps été oui : nous ne sommes qu'un groupe parmi d'autres similaire, ni bien ni mal, groupe car sans groupe point d'humain.

Mais une idée s'est fait un chemin lentement qui n'a pas encore abouti: au delà de la langue, qui réunit bien plus que l'identité française et dans laquelle je me sens bien où que je sois, Québec ou Sénégal, Liban ou Corrèze, au delà du territoire qui m'ancre et qui m'encre, d'où je peux divaguer sans crainte car je sais y revenir, territoire subtil et géométrique, contradictoire et irréfutable, j'imagine l'identité française comme un projet qui ne sera jamais accompli mais auquel chacun de nous adhère à sa façon. Sans que quiconque n'ait défini ce qu'est le projet, pourquoi ce projet, comment ce projet, sans qu'un cahier des charges n'ait jamais été écrit, une sorte d'ectoplasme positif, nous sommes tous à y fourailler, à y mettre nos petits cailloux et nos gros pavés.

Les tiraillements dans tous les sens, les contradictions, les démolitions et les recommencements, font que cahin caha le projet prend une forme que l'on croit distinguer en clignant des yeux un bref instant et qui s'évanouit l'instant d'après.

Voilà l'identité française. Nulle transcendance, nulle évidence devant lesquelles on s'incline plein d'admiration et de respect, mais un gros tas grouillant de nous tous à vouloir lui donner forme. Le jour où le tas aura pris forme et où nous nous reculerons pour admirer la statue magnifique, ce jour là la France n'existera plus.

Bonsoir, OTIR.

3 commentaires:

Marie a dit…

Un retour de vacances qui se montre particulièrement actif. Ceci vaut les meilleurs bulletins de santé. Du moins je le prends ainsi ...
ancie est le mot, il n'y a pas de hazar

julio a dit…

On choisi pas sais parents ! Mais a y regarder de plus près les parents des autres ne sont pas meilleurs. La France a de grands pages d’histoires !
Prise de la bastille 14 juillet 1789 / la déclaration des droits de l’homme et du citoyen 26 aoûte 1789 / l’appel du général de Gaulle 18 juin 1940, et je pense que des millions de français reprirent courage se jours là ! Bon la avec sarko le message est brouiller, la France a perdu la direction elle se laisse entraîner pars les peurs alimenter pare le Pen et reprise pars la droit traditionnel, mais je pense qu’elle trouvera bien vite le chemin. Mais tout les pays du monde se sont laisse séduire pars le libéralisme, le libéralisme est aussi dangereux que le communisme peut-être d’avantage !

Andrem Riviere a dit…

Bonjour Julio, bonjour Marie.

Merci de vos commentaires. D'autres viendront j'espère. La question des droits de l'homme en particulier et celle des lumières, de ce fameux 18ème siècle où quelques écrivains et philosophes français ou de langue française ont bouleversé le monde de la pensée, est une de ces pierres que j'aimerais bien mettre au crédit de ce projet que j'évoque.

Mais elle est tellement galvaudée, cette question, elle sert tant à se gargariser pour mieux cacher les ignominies, et surtout pour mieux éviter de réfléchir au delà que j'ai volontairement, et voltairement, oublié de la citer. Y penser toujours, dit l'autre, n'en parler jamais.

Ces lumières qui sont une étapes essentielle dans la construction du projet sont un révélateur de tout ce qui s'est pensé et s'est écrit dans le passé, de la guerre des gaules de Julio Caesar, à tout Montaigne, Molière et beaucoup d'autres. Un révélateur et une relance.

Ce n'est pas un socle sur lequel nous devons rester assis nous croyant intouchables. C'est un tremplin d'où nous devons décoller pour poursuivre le grand œuvre, le grand projet, monter le tas innommable nommé France, qui dépend de nous comme nous dépendons de lui.