mercredi 25 novembre 2009

L’école de la République #3/6 : Libertitude et Larzac.

3. Libertitude et Larzac.

Côté mer. Je veux bien admettre que le soleil y brille davantage et qu’on peut y bronzer en éventail, en épouvantail aussi d’ailleurs. Moi monsieur, mon enfant est épanoui, il est libre, il voit une petite bête, je la nomme coccinelle et il s’émerveille de sa beauté. Du matin au soir, le voici qui court de bestiole en herbe folle et qui me demande les noms et le pourquoi du comment, et je lui raconte mes histoires et mes légendes dorées. Il retient tout mon gamin joli, il rit à la vie, il admire le crépuscule des Dieux, il se prosterne devant le lever de Râ. Enfin non, je m’égare. Il sait que la terre tourne sur elle-même et autour du soleil et que les gens de l’autre côté même s’ils ont la tête en bas n’ont pas la tête à l’envers.

Quand il grandira, il saura qu’il peut me poser toutes les questions qu’il voudra sans aucun tabou et que je saurai lui donner les réponses moi la mère toute présente toi le père tout-puissant. Au pire, il y aura toujours Wikipédia. Victoire, nous échappons aux scrogneugneu, à l’embrigadement, au conformisme, quelqu’un là-bas a dit formatage, j’ai bien entendu. Victoire, l’enfant échappe au tortionnaire avec sa règle à taper sur les doigts, on sait combien il doit en survivre aujourd’hui dans les écoles même pas le nombre qu’il faudrait pour taper dessus, il échappe au racket des petits voyous de la sortie de 16h30, il échappe aux vérités révélées même pas contrôlées par les parents, aux incompétences des discours de savants mal habillés incapables d’attirer une seule minute d’attention, et sa joie de vivre n’est pas bousculée dans des couloirs encombrés de hurlements.

Vous savez très bien que quelques unités d’élite de ces gens là ont été formées dans l’ancien camp militaire du Causse de Larzac, nostalgie quand tu nous tiens, mais ce ne furent que quelques unités d’élite qui ne sont pour rien dans le succès foudroyant de cette mode, non seulement réservée aux parents, mais peu à peu instillée dans les écoles par les plus austères des inspecteurs et des ministres, peu importe qu’ils soient Ghelfes ou Gibelins, non par raison pédagogique mais par tentation démagogique. Ils ont retiré un par un les instruments du combat nécessaire des enseignants, en commençant à juste titre par les plus contondants, puis emportés par leur élan se sont rués dans la pente savonneuse et injustifiable, en leur ôtant tout ce qui pouvait ressembler mon Dieu quelle horreur à un début d’autorité légitime.

Toi l’instit, maintenant tu fais avec ou plutôt tu fais sans avec tes trente-cinq rugissants, tu as la vocation oui ou non, et en plus tu réclames un meilleur salaire, on aura tout vu avec ces fonctionnaires.

Mais pour autant, le formatage a la vie dure dans les têtes.
à suivre.

2 commentaires:

Marie a dit…

Formatage ? Il en faut un minimum pour accepter de partager (ne serait-ce que par le biais des impôts et des cotisations sociales) sans rechigner ... ;-)

Marie a dit…

equites, le mot qui me saute aux yeux a toujours peu ou prou un rapport, ce n'est pas un hasard ! C'est une tendance pernicieuse, pas une généralité et la cause de cette dégradation, n'ayons pas peur des mots, vient des générations précédentes de parents démissionnaires quand les enseignants ont toujours la vocation et à ce titre sont missionnaires.