mardi 19 décembre 2006

‎HISTOIRE DE MARIE & BERTRAND - L’inégalité heureuse.‎ #‎9/10.‎

L’inégalité heureuse. 9/10.

Un combat est en cours, loin d’avoir abouti mais alors vraiment très loin, pour remédier à la domination de l’homme sur la femme. Droits, salaires, statuts, hiérarchie, de petits progrès en conquêtes symboliques, le long chemin à parcourir se parcourt.

Mais on ne pourra jamais, sauf mutation improbable comme celle imaginée par l’ami Claude, rendre la moyenne statistique des femmes aussi forte que la moyenne statistique des hommes, face à la violence du geste. Je ne suis pas dans patience et longueur de temps, je suis dans hic et nunc, pour couper court aux objections qui frétillent.

Ainsi, on ne peut pas supprimer la physiologie, on ne peut pas décréter la disparition pure et simple de cette inégalité là. Elle est trop, comment dit-on déjà, naturelle. Il nous faut donc la surmonter ; il faut transformer en atout ce qui serait une faiblesse, en privilège ce qui serait une injustice. On pourrait dire, par exemple, qu’il y a complément, au lieu de prétendre à une confrontation.

Facile à dire. Mais bien obligé de faire, car on sait, Marie en est la preuve, que l’affrontement physique est victorieux à sens unique, donc inique.

On va me déverser d’autres formes d’inégalités tout aussi naturelles et qui vont profiter aux femmes, tout arrive, et qui vont compenser, dans une sorte de bilan énergétique ridicule, l’avantage que donne à l’homme sa violence. Je ne les cherche pas, ces inégalités là, mais vous saurez mieux que moi les sortir de votre besace. Mettons qu’il y en ait.

Désolé, ces inégalités là n’ont pas à intervenir, vous pouvez vous les remettre dans la besace. Ou plutôt, elles doivent être vécues comme j’aimerais que soit vécue celle dont nous parlons, comme un commencement de complémentarité. Toutes devront se transformer en différences nécessaires et profitables, l’une après l’autre, sans interférer entre elles. Différences plutôt qu’inégalités, comprenez-vous ?

Pour en finir, il me vient un doute philosophique, vous en ferez ce que vous voudrez : j’ai bien l’impression que le monde animal lui-même nous donne une leçon : la domination du mâle sur la femelle y est-elle vraiment la règle ? Alors il n’y a pas d’égalité qui tienne, et l’homme a le devoir inégal et absolu de taire sa force instantanée. Comment non ?

Nous en reparlerons le jour où autant d’hommes mourront sous les coups de leur femme, que de femmes.



Premier envoi en ligne le 24/11/2004 vers 14h39.





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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et qui va rappeler à l'homme ses devoirs de taire sa force si on ne lui a pas appris dès l'enfance ?

Andrem Riviere a dit…

Oui. Tout doit le lui rappeler. Sa conscience, son voisin, son frère, son ennemi, et, le plus tôt sera le mieux, son père et sa mère, déjà en se respectant l'un l'autre, quand bien même ils ne s'aimeraient plus.

Trop facile, le donneur de leçon que je suis. Trop facile en effet. Mais si je ne le dis, qui le dira?

Nous ne serons jamais assez nombreux pour le dire, même si c'est trop facile, même si nous le disons sans le faire, qui pourra se prétendre vertueux sans cesser de l'être aussitôt?