mercredi 26 décembre 2007

Des cultures mélangées #3.

3. L'histoire d'Habiba.


C’est sur Habiba que je veux écrire, et à qui ce billet très incertain est dédié. L’histoire d’Habiba est chez Marie-Laure, et là je mets un lien hypertexte, sinon comment lire ce que j’écris si l’histoire est inconnue. Vingt-quatre billets à lire à ce jour, un de plus chaque matin, comme la décision du couple vous-vous souvenez ? L’histoire d’une fillette qui grandit et découvre le monde depuis son village aux portes du désert, loin des grandes villes et des agitations du monde, mais qui autant par curiosité que soumission va partir à la conquête d’autres pays et d’autres vies.

Comment savoir s’il s’agit de conquête, vraiment, malgré toute son intelligence et sa curiosité.

En tous cas, c’est bien une histoire de différence culturelle, de traditions, d’usages, de pratiques, et c’est pour elle que je me penche sur ce destin inachevé. Je pourrais l’intituler : comment les traditions qui permettent la vie dans un monde donné deviennent prison quand on change de monde.

Mais l’intitulé est déjà une réponse à la question que je me pose, et en cela il est malhonnête puisqu’il crée dans votre tête du cerceau disponible pour vous fourguer mes idées. Allez donc faire connaissance avec Habiba Chez Trassagère. Histoire d’Habiba, décembre 2007.

Quelque chose commence à m’embarrasser dans cette histoire. Le poids des traditions, le poids de la culture, et parfois la nécessité de ces traditions et de cette culture pour vivre dans un monde donné, par exemple la limite du désert, cet espace qui me fascine tant mais impose sa loi. Mais une fois changé de monde, tout se détraque, comme le montre l’histoire, dont je suppose qu’elle n’est pas finie.

Habiba qui dispose de toutes les armes pour comprendre, n’entrevoit même pas que certaines chaînes n’ont plus lieu d’être. Mais je vais peut-être plus vite que la musique, et les filles à leur tour ont peut-être leur rôle à jouer. Au vingt-et-unième épisode de l’histoire, je ne savais pas que Malika allait entrer en scène, comme pour venir m’encourager dans mes fictions. Pour son pire, mais en sommes nous si sûrs ?

Habiba ne connaît pas ses petits enfants. Elle attend, boule de tristesse infinie et boule d’espoir infini. Elle comprend en son tréfonds que Malika ne l’a pas trahie, et que sa vie à elle, qui fut fille de douar, n’a pas été vécue en vain, et continue d’être nécessaire. Malgré sa fuite, ou grâce à elle vas savoir, le lien reste indéfectible, Malika sait et Habiba sait que de rester en attente l’une de l’autre vaincra un jour le poids de la tradition mortelle, le poids du mari qui lui, n’a pas compris, le mari Aziz, le cher Aziz puisque tel est le prénom qu’il porte, Aziz le fautif.

Il est toujours rassurant de se trouver un fautif idéal, alors je me rassure comme je peux. Pourtant je sais qu’il faudra se pencher sur lui aussi et sur sa difficulté d’être dans ce monde où il est venu, sa difficulté de savoir qui il est, sa peur de se perdre qu’il a cru conjurer à coups de ceinture sur sa fille, parce que le dragon est caché dans cette peur, celle de n’être plus, celle de se dissoudre dans le monde du climat pluvieux et noir. On ne peut pas prétendre que notre monde s’est décarcassé pour lui faire sa place.

à suivre.

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