Relisez-vous, dit Otir.
Otir, notre amie d'Amérique, nous invite à nous relire. Remonter le temps et retrouver ces billets d'autrefois dont on a oublié jusqu'à l'existence, dont on est surpris de découvrir qu'ils existent et qu'ils évoquent des sujets auxquels ont croyait n'avoir jamais réfléchi. Quitte à faire partager la redécouverte en mettant en ligne aujourd'hui ce qui fut lu hier mais que tous ont abandonné à leur sort d'ancien billet écrasé sous la pile.
Alors voilà, Otir a réveillé mes vieilles peurs. Tant pis, je vous livre mon commentaire, et probablement ceux qui répondront à ceux qu'elle me répondra, à vous de jongler entre les blogues à travers l'Océan.
Alors voilà, Otir a réveillé mes vieilles peurs. Tant pis, je vous livre mon commentaire, et probablement ceux qui répondront à ceux qu'elle me répondra, à vous de jongler entre les blogues à travers l'Océan.
Le clou
J'ai toujours eu du mal avec l'idée du blogue. Ces billets qu'on écrit, parfois trop vite, et qui sont lu encore plus vite pour ensuite s'enfoncer dans un Léviathan de nulle part sans jamais vraiment disparaître. C'est pire qu'un dessin à la craie sur le trottoir, qu'une sculpture de glace, qu'un château de sable. Tous ces avatars de l'éphémère me terrorisent, ils ressemblent tant à la mort.
Peut-être aussi est-ce la raison pour laquelle ils nous fascinent. Cette énergie vouée à l'échec quoiqu'il arrive et quel que soit l'habileté, le talent, la grâce, le génie, hop une vague de marée montante, un coup de chaud, une petite averse, un billet du lendemain, et l'ouvrage de l'instant n'a jamais existé.
J'use de subterfuges piteux pour échapper à ce destin. Je mets mes plus récents billets à la suite des plus anciens, de sorte qu'on ouvre toujours mes blogues sur le premier billet qui ne meurt jamais. Mais du coup chacun se lasse et personne ne vient, une mort par effet collatéral en quelque sorte.
Il y a aussi les classements par mois, par thèmes, par tags, mais il faut avoir soigneusement organisé ce mécanisme dès le début, et s'y tenir avec une minutie minimale. Comme si l'on savait à l'avance de quoi serait fait le blogue, comme si on s'interdisait les joyeuses surprises des dérives et des digressions, des interventions amicales et des folies soudaines.
Comme si je devais m'en tenir au thème imposé par le titre sans me donner la liberté de lui tourner autour sans le toucher, tel l'indien son totem, et l'autre sa Kaaba.
Je hais ce proverbe: un clou chasse l'autre.
Peut-être aussi est-ce la raison pour laquelle ils nous fascinent. Cette énergie vouée à l'échec quoiqu'il arrive et quel que soit l'habileté, le talent, la grâce, le génie, hop une vague de marée montante, un coup de chaud, une petite averse, un billet du lendemain, et l'ouvrage de l'instant n'a jamais existé.
J'use de subterfuges piteux pour échapper à ce destin. Je mets mes plus récents billets à la suite des plus anciens, de sorte qu'on ouvre toujours mes blogues sur le premier billet qui ne meurt jamais. Mais du coup chacun se lasse et personne ne vient, une mort par effet collatéral en quelque sorte.
Il y a aussi les classements par mois, par thèmes, par tags, mais il faut avoir soigneusement organisé ce mécanisme dès le début, et s'y tenir avec une minutie minimale. Comme si l'on savait à l'avance de quoi serait fait le blogue, comme si on s'interdisait les joyeuses surprises des dérives et des digressions, des interventions amicales et des folies soudaines.
Comme si je devais m'en tenir au thème imposé par le titre sans me donner la liberté de lui tourner autour sans le toucher, tel l'indien son totem, et l'autre sa Kaaba.
Je hais ce proverbe: un clou chasse l'autre.
à suivre. écrit le 13 août 2009.