Mes climats #1
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Ma saison préférée.
Sous le soleil exactement
disait la chanson ; toute la ville s’est arrêtée, toute la vie s’est
arrêtée. Seuls s’époumonent les climatiseurs des bureaux alentour, déversant
sur l’esplanade un supplément de chaleur sous prétexte de rafraîchir ces messieurs-dames
qui travaillent. Tout est construit en béton blanc et en arrondi, aucune ombre
à perte de vue, une lumière à dissoudre toute silhouette égarée.
Pas un insecte ne pourrait
survivre ici, que suis-je venu y faire ?
C’est pourtant bien ce que je
voulais. Fuir la pluie glacée qui n’en finit pas de tout pénétrer nuit et jour,
le sol spongieux, l’horizon bouché, d’ailleurs il n’y a pas d’horizon là-bas,
fuir le moisi qui envahit les poumons. D’où je viens, il n’y a pas de saison,
juste une langueur mouillée.
Il paraît que l’on croit
toujours que l’herbe est plus verte ailleurs. Moi, il me fallait un pays à
l’herbe roussie, un pays sans herbe, un pays minéral, et m’y voici. Ma petite
serviette et ses secrets commerciaux à bout de bras, je cligne devant l’éblouissement
à traverser, cette immense esplanade de goudron fumant, combien me reste-t-il,
trois-cents mètres, cinq-cents mètres, la porte vitrée si loin là-bas où
patientent les sbires de la sécurité qu’il faudra amadouer, un univers entier à
parcourir.
On m’attend, il faudra bien que
j’y arrive, à mon rendez-vous.
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