Le CARNAVAL DES ANIMAUX #2 - Une fable animalière
LE CARNAVAL DES ANIMAUX #2
Une fable animalière
1.1. Les prémices
Trois gros animaux : Rhinocéros, Requin marteau, Boa
Trois petits animaux : Fennec, Poisson rouge, Ver de
terre
Trois métiers : Paysan, Garde-forestier, Peintre en
bâtiment
En choisissant un gros animal, un petit animal et un
métier, ne peut que surgir une fable hautement morale. La voici. Mais d'abord, il faut choisir un titre.
1.2. Le titre
Le ver de terre, le requin-marteau et le garde-forestier.
1.3. La fable.
Le requin-marteau ne se sentait pas trop dans son
assiette depuis qu’un garde-forestier parti à la pêche au gros pendant ses RTT
s’était écrié en le voyant exhiber son aileron avec suffisance :
« mais il est fou ce marteau ! ». On l’eût traité de Bassan ou
de quincailler qu’il n’eût pas été davantage humilié. Lui le roi des mers voici
que la rumeur enflait comme un tsunami dans l’Océan Indien, tous répétaient
l’inexorable phrase proférée par le marin d’eau douce et la houle la portait
d’un continent à l’autre.
Forcément le requin était amer, et il décida de la
quitter, la mer, pour aller s’expliquer face à face avec le touriste
malfaisant, lui dire son fait, lui faire sa fête à sa façon à lui, le marteau
sans maître. Renseignements pris, tous les requins ont un service de
renseignements très performant c’est bien connu, il remonta des fleuves, des
rivières, des torrents, plus affairé qu’un saumon allant frayer, plus obstiné
que la tortue de la fable, et se fraya lui aussi un passage jusqu’au petit
étang où se mirait la maison du garde-forestier.
Il lui fallait encore franchir le dernier décamètre qui
le séparait du séjour qu’il apercevait à travers les larges baies vitrées, un
décamètre de pelouse plus verte que toutes les algues de l’océan, mais sans la
moindre flaque pour respirer. Il avisa un ver de terre qui passait par là
histoire de s’aérer les idées. Les vers de terre passent toujours par là quand
ils veulent s’aérer les idées. C’est bien beau de creuser des galeries parmi
les racines, les bulbes, les rhizomes, les tubercules, mais de temps à autre il
faut se tortiller au bord de l’eau.
Le requin lui demanda le meilleur chemin pour entrer
dans la maison, et devant l’air un peu emberlificoté du ver, lui raconta toute
son histoire. Ressentant des vibrations venues de l’eau mêlées de bulles et de
vase, le ver de terre reprit aussitôt son travail de sape parmi les tubercules,
les rhizomes, les bulbes et les racines et disparut dans le précieux humus de
la pelouse anglaise.
Ô toi l’ami qui répand la terreur, accepte
l’humiliation portée par le vacancier inculte, ou bien tu pâtiras de celle du
ver de terre indifférent.
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